DIS, PAPA, TU CROIS AU PERE NOEL ?

-Dis, Papa, tu crois au Père Noël, toi? Tu y crois?
-Mais bien sûr, mon fils! S’il n’y avait pas de Papa Noël, qui porterait les jouets? Qui remplirait les chaussures avec de magnifiques cadeaux? Qui s’occuperait de tous les enfants du monde, le soir de Noël?

-Etre Papa Noël, c’est un beau métier, alors! Plus tard, quand je serai grand, je veux faire Papa Noël; il faut bien travailler à l’école, eh Papa?
-Oh! Oui! Mon fils et elles sont très longues et très chères les études. Il faut savoir faire plein de choses très difficiles, voler dans les airs avec des tonnes de cadeaux sur son dos, passer par les cheminées les plus étroites, répondre à des millions de lettres, empaqueter tous les jouets. Et il faut faire tout ça sans que jamais les petits enfants te voient. Les papas noëls que tu vois dans la rue, eux ne sont pas des vrais! Il faut que tu aies des pouvoirs magiques et que tu sois très bien organisé.
-C’est plus dur que Président, alors, parce que, lui, on le voit tout le temps et il fait plaisir à personne, le Papa Noël, on le voit jamais et tout le monde l’aime.
-Oui, mon fils, tu as compris: le Père Noël, il fait le bonheur des gens, le Président, il fait parfois un peu leur malheur.

Je veux pas faire président
-Moi, je veux pas faire président. Mais Papa, il peut pas y avoir un président qui ressemble au Papa Noël, qui fait plein de cadeaux, qui ne passe jamais à la télé, qui ne dit aucune bêtise, qui n’a pas besoin d’un très gros avion, très cher, pour voler dans le ciel? Eh! Papa, il ne peut pas y en avoir? Eh! Papa! Pourquoi tu ne me réponds pas?
Les Présidents sont tous méchants alors?

A ce moment du dialogue, le papa plonge dans la plus grande perplexité. Il sent qu’il vit un moment important de l’éducation civique et politique de son fils. Il ne veut pas s’en tirer par une pirouette du style: il y en a des méchants et il y en a des pas méchants. Il ne veut pas que son fils plus tard lui reproche ses silences. Il veut le confronter aux réalités du monde sans détruire son imaginaire. Il prend son fils sur ses genoux… et il se lance.
-Mon fils, tous les présidents ne sont pas méchants... Heu… Tous les papas noëls ne sont pas gentils… Heu… Tous les présidents ne sont pas des pères noëls… Heu …. Tous les pères noëls ne sont pas des présidents… Heu…

Le regard de son fils lui indique qu’il patine complètement.
Des histoires d’enfants et de papas mamans
-Mon fils tu es un peu petit pour comprendre tout cela, je t’expliquerai quand tu seras plus grand, parce que ces histoires de présidents sont des histoires de grands, des histoires de papas et de mamans. Toi, occupe-toi de ce qui est fait pour les enfants, comme le Papa Noël.

-Mais papa, je ne comprends pas si président, c’est une affaire de grands et si papa noël c’est une affaire de petits. Pourquoi tous ceux qui veulent faire présidents, ils se prennent pour le père noël et ils traitent toutes les mamans et tous les papas comme des enfants?

billet de jean-marie Philibert du Travailleur Catalan

(voir ci-contre)